De l'évidence des bases à la difficile question d'apprendre

"Mais qu'ont-ils fait au collège ?" Cette interrogation, nous l'avons tous entendue en salle des profs ou en conseil de classe de fin de trimestre au lycée. Elle est souvent accompagnée de gestes de désespoir — yeux levés au ciel, bras levés également, en signe d'imploration, ou au contraire, qui retombent, accablés —et débouche sur le constat que, à l'évidence, le collège "n'a pas fait son travail".

Ces remarques ne sont pas l'apanage du lycée. On entend les mêmes plaintes à tous les niveaux, le collège se plaignant de l'école primaire et l'université du lycée.

En fait, le pilotage se fait par le haut et à chaque échelon, les enseignants se font une représentation des attentes du cycle suivant, en essayant de "préparer" leurs élèves à ce qui les attend au lieu, d'abord, semble-t-il, de travailler avec eux sur les savoirs qui sont de leur responsabilité. Ces remarques souffrent donc d'un déficit de réflexion sur ce que devraient être les responsabilités respectives du collège et du lycée et révèlent un double écueil : penser, d'une part que les élèves qui arrivent en seconde doivent tout savoir et, d'autre part, considérer qu'ils ne savent rien et qu'il faut tout reprendre à zéro. Sans tomber toutefois dans ces deux extrêmes, la demande répétée du lycée c'est qu'au collège, "les bases doivent être acquises". Encore faudrait-il s'entendre sur ce qu'on appelle les bases.

Catégorie: 
Articles publiés dans des revues scientifiques nationales avec comité de lecture
Editeur: 
GFEN
Revue / Ouvrage: 
DIALOGUE
Numéro: 
103
Pages: 
38-39
Dossier: 
Collège, diversifier ou démocratiser
Auteurs: 
Maria-Alice Médioni
Pièce jointe: 
Mots-clés: