La question qui se pose à tous les niveaux de l’enseignement, c’est celle de l’autonomie, aussi bien celle dont l’apprenant a besoin pour apprendre, que celle qui est requise dans la langue. Elle n’est pas nouvelle mais elle est de plus en plus récurrente.
Qu’est-ce qu’un apprenant autonome ?
Qu’entend-on par « autonomie langagière » ?
Si les définitions proposées par la recherche sont tout à fait éclairantes, pour autant la partie est loin d’être gagnée. D’une part, nous savons tous que ce n’est pas parce que des ressources sont mises à la disposition des étudiants dans un centre de ressources ou en ligne que les intéressés vont s’en saisir. Ou alors, ce seront toujours les mêmes. Tant il est vrai qu'il y a, d'une part, toujours un écart entre le prescrit et le réel, et que, d'autre part, il n’y a pas d’apprentissage sans médiation. D'où la nécessité d’un cadre qui permette aux étudiants qui entrent à l'université de se construire progressivement une nouvelle posture par rapport à l’apprentissage.
Quand ils arrivent à l’université, les étudiants, en effet, vivent la chose comme une injonction : « vous devez être autonomes ». L’autonomie est trop souvent envisagée comme un préalable, ce qui explique en grande partie la sélection qui s’opère à la fin de la première année du cursus. Il n’est pas inutile de rappeler que l’autonomie est un objectif et non un pré-requis et que le processus d’autonomisation nécessite un certain type d’intervention de l’enseignant, que l’on peut qualifier d’« accompagnement autonomisant », qui vise à faire construire chez l’étudiant un comportement différent face au savoir, un rapport différent à la langue, moins objet d’étude que moyen d’agir.
Je me propose de vous présenter une modalité de travail que nous mettons en œuvre au Centre de langues de Lyon 2, en articulation avec celle des TD, et plus particulièrement comment nous la déclinons en espagnol.