La formation par isomorphisme peut-elle encourager les enseignants à repenser l’organisation du travail scolaire ?

Notre texte explore l'hypothèse qu’une formation par isomorphisme, qui place les enseignants dans une situation en rupture avec les situations formatives traditionnelles (« Faites ce que je dis et non pas ce que je fais ») autoriserait davantage à interroger la forme scolaire et à déplacer les représentations habituelles qui se révèlent comme des empêchements à tout changement. A travers une enquête menée auprès d’enseignants, nous tentons de comprendre en quoi ces nouvelles démarches de formation basées sur le principe d’isomorphisme sont susceptibles de bousculer la manière de faire classe, dans l’organisation du travail scolaire telle qu’elle est actuellement et de permettre à ces enseignants de s’outiller et de s’engager dans une transformation de leur pratique. Nous nous appuyons sur ce que 16 enseignants en langue étrangère ont vécu lors d’une démarche proposée à l’Université d’Eté du Secteur Langues du GFEN (Groupe français d’Education nouvelle), en août 2019. La prise de données auprès de ces enseignants est double : 1. au cours même de la démarche de formation qui a concerné la totalité des participants, par des traces de réflexions professionnelles récoltées sur des affiches collectives ; 2. par des questionnaires détaillés auprès de 6 d’entre eux. Nous avons catégorisé le matériau en identifiant les thématiques les plus saillantes, et procédé à une analyse dans une approche de la théorisation ancrée (Glaser & Strauss, 2017) par induction croisée des variations et des régularités (Maulini, 2013). C’est par ce traitement que nous avons dégagé plusieurs variables dans le développement de l’organisation du travail enseignant : le rôle de l'institution, la potentialité didactique, la valeur de chacun et de tous dans un groupe d’élèves pour apprendre.