Les grandes œuvres, ça s'admire ou ça se travaille ?

La volonté de transmettre aux élèves le plaisir que l'on a éprouvé face à certaines grandes œuvres, me semble participer d'une grande générosité, sincère et sympathique. Malheureusement, la confrontation avec la "réalité" du terrain amène, bien souvent à "adapter" l'enseignement au "public" auquel l'on s'adresse.

Bon nombre de nos élèves résistent très fort face aux grandes œuvres. "Ça les gave" ou leur "prend la tête" : "la culture", ce n'est pas pour eux, ils s'en excluent parce qu'ils s'en savent exclus. Ils n'entrevoient aucune porte d'entrée pour eux, alors, plutôt que d'être méprisés, ils prennent les devants et rejettent en bloc ce qui, de toute évidence, ne s'adresse pas à eux.

Faut-il alors renoncer ? Comment s'y prendre, sinon, pour faire rencontrer ces œuvres, ces "monuments" artistiques à nos élèves, tous, où qu'ils soient ? Parce que ces œuvres sont notre patrimoine, celui de l'humanité dont ils font partie, elles s'adressent à eux, elles disent les espoirs, les souffrances, les joies, les obstacles surmontés, dont ils ont un besoin immense, pour se construire. Elles sont de la beauté dont ils sont trop privés et qui n'enchante plus leur monde.

Je présenterai ici quelques pistes de réflexion sur ces questions, à travers des ateliers réalisés avec mes élèves de 1ère, sur deux œuvres omniprésentes dans nos manuels d'espagnol El tres de mayo de Francisco Goya et El crimen fue en Granada de Antonio Machado.

Catégorie: 
Articles publiés dans des revues scientifiques nationales avec comité de lecture
Editeur: 
GFEN
Revue / Ouvrage: 
DIALOGUE
Numéro: 
104-105
Pages: 
29-32
Dossier: 
Culture et pratiques culturelles
Auteurs: 
Maria-Alice Médioni
Pièce jointe: 
Mots-clés: