Travailler sur l'actualité présente toujours des risques : un événement nous paraît important mais le temps de bâtir une situation de travail pour les apprenants, et voilà qu'il est déjà derrière nous et que l'urgence d'en parler s'est quelque peu émoussée. Sans parler du manque de recul qui ne permet pas d'en prendre une mesure satisfaisante en termes de compréhension du phénomène et de conclusions à tirer. Pourtant, il est des événements suffisamment importants et éclairants pour qu'on s'y arrête et afin de contourner l'écueil dont je viens de parler, j'essaie de ne pas les aborder par leur aspect ponctuel, de pure actualité, mais en cherchant à les inscrire dans le temps, en écho avec d'autres facteurs qui peuvent les éclairer et les complexifier.
C'est ainsi que je n'ai pas pu résister à la nécessité pour moi de proposer un travail, dès la rentrée, à mes étudiants du Centre de Langues de Lyon 2, à propos du mouvement du 15 mai espagnol - 15-M, en Espagne - plus connu en France comme le mouvement des Indignés, en référence à l'ouvrage de Stéphane Hessel.
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"Trois ans plus tard, la place de la Puerta del Sol est vide. L’ambition que les choses changent n’a pas disparu, elle a muté. De façon inattendue, l’espoir se cristallise désormais sur une nouvelle formation politique, Podemos (« Nous pouvons »). Alors que, dans la plupart des pays européens, les partis se heurtent à un discrédit croissant, elle rencontre au contraire un succès inattendu." Renaud Lambert (2015). Podemos, le parti qui bouscule l’Espagne. In Le monde diplomarique, janvier 2015 (p. 1 et 22)