El espíritu de la colmena (Víctor Erice)

In MEDIONI M.-A. (2005). L'art et la littérature en classe d'espagnol. Lyon : Chronique sociale (pp. 187-195)

Ce film de 1973 fait partie des "classiques". Il a révélé une actrice, Ana Torrent, petite fille aux grands yeux ouverts sur le monde, qu'on retrouve dans Cría Cuervos de Carlos Saura, puis, plus récemment, dans Tesis, de Alejandro Amenábar.

Ana vit en marge de ses parents, traumatisés par la guerre civile espagnole et des problèmes personnels importants : le père se réfugie dans l'étude des abeilles, la mère essaie de retrouver un ancien amant peut-être mort. Après avoir vu le film Frankestein , Ana imagine une rencontre et une amitié qui pourrait naître entre elle et le monstre.

C'est dire que ce film est plein de monstres — du passé, du présent, avec la dictature franquiste, et de l'imaginaire —, de non-dits, de mensonges et de silences. Silences pourtant peuplés de multiples bruits qui confèrent au film une ambiance de peur, de mystère, de danger constants.

Malgré une durée importante, une lenteur voulue et les silences qu'on vient d'évoquer, ce film est suffisamment parlant pour intéresser des élèves qui, grâce à lui, peuvent avoir accès à une époque et à ce que peut être une œuvre d'art cinématographique.

Cet atelier peut être précédé de séances de travail sur la Guerre d'Espagne et sur le franquisme, notamment à partir des instruments de propagande utilisés par Franco. En classe, le travail s'effectue sur 2 séquences du film, en vidéo.

Auteurs: 
Maria-Alice Médioni
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