In LIEN-Evaluer sans noter. Eduquer sans exclure. Chronique sociale, sep 2015. (pp.142-152).
L’évaluation : une réalité incontournable
On tombe dans l’évaluation tout petit, dès qu’il faut répondre aux attentes et soutenir la comparaison avec d’autres ou tout simplement prendre une décision. On peut y tomber de façon fort différente, en tant qu’objet selon qu’on nous jauge et nous mesure, ou déjà en tant que sujet selon qu’on nous fait entrer dans un univers où notre avis est requis, notre regard pris en compte, nos récits et questions écoutés.
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Qu’est-ce qu’accompagner ?
Si l’on prend ce terme dans son sens le plus courant, il suppose d’abord l’idée d’un déplacement qu’effectue une personne d’un lieu vers un autre. C’est elle qui se déplace, qui parcourt le chemin, et on peut l’accompagner. L’accompagnateur a donc un rôle second, il ne peut pas faire à la place, parcourir le chemin pour celui qu’il accompagne ; il ne précède pas, ni ne suit, il est avec. En même temps, comme on le dit pour un enfant qu’on accompagne à l’école, cet accompagnement n’est pas dénué de la notion de protection et d’orientation : on retrouve là, d’une part, la figure du pédagogue, l’esclave grec chargé de mener l’enfant de la maison à l’école tout comme l’enseignant-pédagogue est chargé d’« apprendre en permanence à chacun à se décentrer par rapport à ses préoccupations immédiates et ses intérêts personnels pour s’associer à d’autres et aller vers l’universel » ; d’autre part, les apports déterminants de Vygotski (zone proche de développement) et de Bruner (étayage).
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L’évaluation : une chance à saisir