La question qui se pose à tous les niveaux de l’enseignement, c’est celle de l’autonomie, aussi bien celle dont l’apprenant a besoin pour apprendre, que celle qui est requise dans la langue. Elle n’est pas nouvelle mais elle est de plus en plus récurrente.
Qu’est-ce qu’un apprenant autonome ?
D’une part, nous savons tous que ce n’est pas parce que des ressources sont mises à la disposition des étudiants dans un centre de ressources ou en ligne que les intéressés vont s’en saisir. Ou alors, ce seront toujours les mêmes. Tant il est vrai qu'il y a, d'une part, toujours un écart entre le prescrit et le réel, et que, d'autre part, il n’y a pas d’apprentissage sans médiation. D'où la nécessité d’un cadre qui permette aux étudiants qui entrent à l'université de se construire progressivement une nouvelle posture par rapport à l’apprentissage.
Quand ils arrivent à l’université, les étudiants, en effet, vivent la chose comme une injonction : « vous devez être autonomes » . L’autonomie est trop souvent envisagée comme un préalable, ce qui explique en grande partie la sélection qui s’opère à la fin de la première année du cursus. Il n’est pas inutile de rappeler que l’autonomie est un objectif et non un pré-requis et que le processus d’autonomisation nécessite un certain type d’intervention de l’enseignant, que l’on peut qualifier d’« accompagnement autonomisant », qui vise à faire construire chez l’étudiant un comportement différent face au savoir, un rapport différent à la langue, moins objet d’étude que moyen d’agir.