La conception de la relation

In GFEN (1999-3è ed. 2010). Réussir en langues. Un savoir à construire. Lyon : Chronique sociale (pp. 280-284)

L'Ecole met en présence l'enseignant et l'élève, l'enseignant et les élèves. Cette situation implique des relations, des interactions, des liens, des interdépendances. L'enseignant ne peut pas se contenter d'être un intermédiaire entre le savoir et l'élève, le fameux triangle didactique. Il ne peut plus, à l'heure actuelle, penser son action comme une transmission de savoir qu'il s'agirait d'opérer entre lui qui sait et celui, ceux qui ne savent pas. Il est un organisateur, une personne ressource dans la construction du savoir par les élèves et a, pour ce faire, un certain nombre de paramètres à tenir et à construire.

Construire un climat

Pour apprendre, il faut un climat de confiance et des attentes positives de la part de l'enseignant vis à vis de ses élèves. Il faut aussi de la conviction, de l'enthousiasme voire de la passion s'il prétend permettre aux élèves de considérer le savoir comme une aventure humaine valant la peine de s'y engager et de faire des efforts. Il y a donc un aspect relationnel de type "affectif" qu'il est indispensable d'installer tout de suite dans la classe. C'est l'enseignant qui installe ce climat positif avec, pour objectif, à travers le vécu et les activités proposées, que les élèves puissent vérifier la validité de ces partis pris et les adoptent pour eux-mêmes et entre eux. Ils construiront à terme (et c'est long et difficile, parce que terriblement en rupture avec leur expérience personnelle par ailleurs) un regard différent sur eux-mêmes, les autres et le savoir.

Pour apprendre, il faut aussi un cadre, un climat qui permette et favorise le travail. Il y a des règles à construire pour que l'apprentissage puisse se réaliser et qu'il n'y ait pas de confusion entre activité intellectuelle et agitation ou simple exécution de tâches. Ces règles sont présentées à travers les situations de travail, mises au jour, discutées (longuement parfois) pour pouvoir être construites par les élèves.

Pour apprendre, il faut un climat de recherche, de questionnement et d'argumentation qui permet de passer du "métier d'élève" — conçu, aux yeux d'un trop grand nombre d'élèves, comme exécution de tâches en vue de remplir leur contrat vis à vis de l'école — à celui d'apprenant engagé dans une véritable activité intellectuelle.

Construire des outils
Construire un rapport au savoir. Deuils et paradoxes

Catégorie: 
Parties d’ouvrages collectifs
Editeur: 
Chronique sociale
Pages: 
280-284
Auteurs: 
Maria-Alice Médioni
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