Lorsqu’on est militant du GFEN, la nécessité de l’innovation peut sembler de l’ordre de l’évidence. D’ailleurs, les innovations proposées par l’Education nouvelle depuis les années 20 du siècle dernier sont nombreuses et bien connues : le savoir ne s’accumule pas, il se construit dans une démarche où c’est le sujet qui apprend et lui seul, ce qui a du sens pour lui, en étant actif, en interaction avec le monde qui l’entoure et les autres, etc. Ce qui fait dire à Jean Houssaye dans un récent ouvrage que
« l’Education nouvelle, ce mouvement tentaculaire, protéiforme et dominant (…) a vraiment marqué les conceptions et les pratiques pédagogiques du XX° siècle, à tel point que l’on peut soutenir qu’en matière de conceptions pédagogiques nous vivons toujours en grande partie sous son régime » (2014, p. 345).
Pour autant, au GFEN, nous nous interrogeons sur la promotion de l’innovation pédagogique telle qu’elle est organisée actuellement et sur sa capacité à transformer véritablement une école où domine massivement la pédagogie traditionnelle (Houssaye, 2014).
(Première partie reprise in GFEN. Dialogue Mots détournés/savoirs marchandisés (pp. 32-36), n° 165, juillet 2017)