L’école serait le sanctuaire de la neutralité et l’enseignant, au nom de la laïcité, se devrait d’éviter, dans son enseignement, tout sujet religieux ou politique. Cette croyance, bien répandue, reflète un certain nombre de confusions, d’ignorances et d’incompréhensions : confusions, par exemple, entre laïcité et neutralité, entre laïcité et tolérance ; ignorances quant au lien étroit entre les débats politiques dans la société et les programmes scolaires1 ; incompréhensions ou difficulté à penser le lien entre éducation et valeurs morales, entre les orientations, voire les injonctions, éducatives — les « éducation à », la formation de l’esprit critique2 , etc. — et les choix politiques qu’elles révèlent.
La classe enseignante, tétanisée par ces injonctions et ces interdits, serait condamnée à l’évitement de tout sujet politique qui viendrait polluer l’esprit des élèves, afin de les protéger de tout endoctrinement : « protéger l’enfant contre la politique, c’est le proteǵer contre quelque chose d’impur » (Percheron, 1993 : 8).
La politique à l’école ?
Catégorie:
Articles publiés dans des revues scientifiques nationales avec comité de lecture
Date:
Octobre, 2022
Editeur:
GFEN
Revue / Ouvrage:
DIALOGUE
Numéro:
186
Pages:
52-55
Dossier:
Quand l'esprit critique
Auteurs:
Maria-Alice MEDIONI
Pièce jointe:
Mots-clés: