Quelques pistes et réflexions autour de la question de la formation

La question de la transformation des pratiques oblige à réinterroger fortement la formation telle qu'elle existe aujourd'hui. La formation, me semble-t-il, souffre d'une double dérive : la didactisation et la focalisation sur les comportements.

La didactisation se concrétise trop souvent par l'atomisation des savoirs, du fait de la concentration sur les savoirs plutôt que sur le rapport à savoir, à l'ignorance, à la recherche, à la création, à la créativité… On met l'accent sur les procédures — règles ou opérations à exécuter — et pas assez sur les processus — démarche, évolution —. Les situations de formation comme les situations d'apprentissage doivent pourtant offrir des mises en questionnement important car s'il y a du nouveau, il y a par conséquent difficulté, contradiction et conflit. Il faut que le sujet s'étonne, se questionne, s'insurge pour pouvoir inventer. Le conflit, les contradictions vont devoir se régler de soi à soi par la médiation des situations, des conduites à mener.

En même temps, il y a une focalisation et par là même, une dramatisation, sur les comportements — la violence, les incivilités — au lieu d'une réflexion sur les enjeux d'une construction de la pratique démocratique dans le savoir. La formation de la citoyenneté n'est pas un "plus". Elle se joue dans les savoirs, dans la façon dont on les traite.

Catégorie: 
Articles publiés dans des revues scientifiques nationales avec comité de lecture
Editeur: 
GFEN
Revue / Ouvrage: 
DIALOGUE
Numéro: 
99
Pages: 
45-47
Dossier: 
Formation : normalisation ou émancipation ?
Auteurs: 
Maria-Alice Médioni
Pièce jointe: 
Mots-clés: 
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