Toute organisation sociale engendre un système de contraintes auxquelles est soumis l'individu qui en fait partie. Ces normes ou pratiques socialement sanctionnées ont valeur officielle, légale mais sont, d'ordinaire, assez mal vécues y compris lorsqu'il s'agit de l'institution scolaire.
Apprendre, c'est jouer avec les contraintes. La langue elle-même est un système de contraintes dans lequel le sujet parlant ne peut pas faire "n'importe quoi" mais réussit tout de même à faire œuvre de création constante. La contrainte lui permet de prendre appui pour agir et créer. L'enseignant, d'autre part, est investi d'une mission, celle de faire apprendre, et soumis à des contraintes fortes imposées par l'Institution. Ces contraintes sont souvent invoquées pour dénoncer les rigidités et les freins à l'initiative personnelle, voire même pour justifier un certain immobilisme dans les pratiques. Qu'en est-il vraiment, ces contraintes sont-elles aussi "contraignantes" qu'on le dit, n'y a-t-il là que du négatif, de quelle marge de manœuvre dispose l'enseignant et pour quoi faire ?