DEBUTER : PREMIERS PAS, PREMIERS ACTES, PREMIERS ESSAIS…
POUR L'APPRENANT, POUR L'ENSEIGNANT
7ème Université d'Eté du Secteur Langues du GFEN
24-25-26 août 2015 à Vénissieux
Débuter est à la fois exaltant et angoissant. C’est l’exaltation de l’aventure
dans laquelle on se lance, l’entrée dans une nouvelle scène, la « grâce de
l’ignorance » qui ne demande qu’à accéder au savoir. C’est aussi l’angoisse de
l’inexpérience, de l’erreur, du regard de l’expert sur le novice. Débuter c’est toujours
prendre un risque et cela nécessite que le débutant puisse jouir à la fois de sécurité et
d’exigence pour opérer les déplacements — étymologiquement, débuter signifie
déplacer — nécessaires au nouvel (nouveaux) apprentissage(s) visé(s).
Ces caractéristiques se retrouvent à la fois chez le débutant dans le métier
d’enseignant et chez l’apprenant qui débute l’apprentissage d’une LE : craintes et
enthousiasme, plus ou moins exprimés ou contenus ; déplacements à opérer vis à vis
des croyances, représentations-obstacles, conceptions du métier, de la langue, de la
culture, des significations accordées à l’acte d’apprendre et d’enseigner, aux
comportements, à l’idée d’autorité, etc. Force est de constater la prégnance des
expériences passées à l’école, qui dictent les comportements présents et définissent
subrepticement des normes auxquelles on adhère sans questionner leur validité ou
leur efficacité.
La 7ème Université d’Eté du Secteur Langues du GFEN propose de travailler ce que
débuter veut dire aussi bien pour l’élève, l’étudiant, l’adulte en formation, pour tout
apprenant, en somme, dans la première partie de son développement.
Comment entretenir cet enthousiasme constaté chez les apprenants les plus jeunes —
en âge et dans le domaine visé — et accompagner la prise de risque, l’engagement
nécessaire, les premiers pas, les essais et les erreurs ?
Comment susciter le questionnement des expériences passées, des routines,
provoquer la perturbation, le conflit cognitif et à la fois proposer, autoriser les
déplacements ? Comment conjuguer sécurité et exigence, stabilisation et nécessité de
faire évoluer les techniques, les savoirs et les valeurs ? Comment aider à accepter
l’incertitude, à construire un regard neuf et des réponses plus pertinentes face aux
nouveaux problèmes rencontrés ?
Comment débuter chaque fois qu’une situation nouvelle se présente — le premier
jour de l’année, un nouveau cycle, une nouvelle filière, la reprise après les vacances,
etc… —, nouveau défi à relever ? Comment sortir de l’isolement, apprendre à
coopérer, trouver des ressources, éviter l’épuisement précoce face à des situations
difficiles ?
Telles sont les questions et les enjeux que cette Université d'Eté se propose de mettre
en travail à travers les ateliers (démarches vécues dans différentes langues, projets,
chantiers de réflexion) et les apports de la recherche, plus particulièrement cette
année avec l'intervention de Philippe Meirieu.