Université d'Eté 2017 du secteur Langues du GFEN

CHANGER SES PRATIQUES
ENTRE REMANIEMENTS, DEPLACEMENTS, RENVERSEMENTS ET COUPS DE BALAI…

9ème Université d'Eté du Secteur Langues du GFEN
22-23-24-25 août 2017

Entre désir profond et injonction institutionnelle, changer ses pratiques représente un
défi et suppose une réflexion.
Le défi c’est avant tout de passer de la culpabilisation dans laquelle on (s’)enferme et
qui débouche sur l’amertume et l’impuissance, à la compréhension des processus en jeu
(enjeux) dans l’apprentissage, qui redonne du pouvoir d’agir. C’est d’oser rompre avec
des habitudes héritées d’une formation déficitaire pour passer du volet enseignement
au volet apprentissage, ne pas céder seulement à la séduction des artefacts numériques
et des « innovations » et porter davantage l’attention sur les gestes professionnels, la
posture des apprenants et celle de l’enseignant.
La réflexion porte alors non seulement sur la définition des objectifs à atteindre mais
surtout sur ce qui fait obstacle pour les apprenants par rapport à ces objectifs et sur ce
qu’il faudrait mobiliser pour les dépasser. Obstacles épistémologiques, « dans l’acte
même de connaître » (Bachelard) mais aussi didactiques, résultant d’un apprentissage
antérieur qui entrave le nouvel apprentissage, ou psychologiques dus à une image
péjorée de soi-même et de ses capacités.
Parce que changer ses pratiques concerne tout autant l’enseignant que l’apprenant et
implique qu’on accepte de se renouveler, de se transformer, de devenir autre en
adoptant une autre manière de penser et d’agir, d’opérer des ruptures qui, si elles ne
sont guère aisées, libèrent toutefois des carcans de la fatalité.
La 9ème Université d’Été du Secteur Langues du GFEN propose de regarder avec
précision ce que changer ses pratiques signifie et suppose dans le quotidien de
l’enseignant ou du formateur, mais aussi pour l’apprenant.
Comment ré-interroger, prendre appui ou rompre avec une pratique existante pour la
renouveler, la transposer ou la transformer, pour mieux faire ?
Comment mieux décoder les enjeux et redonner de l’enjeu aux apprentissages ?
Comment choisir ce qu’il faut transformer pour ne pas se contenter de changer
l’emballage et chercher à restituer aux savoirs leur caractère émancipateur ?
Comment définir et être attentif aux obstacles qui inévitablement vont gêner
l’apprentissage ? Comment mettre en œuvre des façons de conduire les apprentissages
(situations, tâches, étayage et modalités de travail) susceptibles de favoriser la
compréhension, de promouvoir la coopération, d’aider à dépasser les obstacles qui font
le terreau des inégalités ?
Comment restaurer, à travers les situations proposées, l’estime de soi et la capacité à
se mobiliser et à vaincre habitudes sclérosantes et fatalisme ambiant ?
Comment adopter une posture éthique d’enseignant réflexif, qui interroge les normes,
valeurs et pratiques (éducatives et pédagogiques) dominantes, tout comme le rapport
au savoir et à la culture de l’enseignant et de l’apprenant, et qui propose l’aventure
individuelle dans une dynamique collective et dessine un avenir en projet(s) pour une
transformation sociale
Telles sont les questions et les enjeux que cette Université d'Été se propose de mettre
en travail à travers les ateliers (démarches vécues dans différentes langues, projets) et
les apports de la recherche, plus particulièrement cette année avec l'intervention de
Olivier Maulini, de l’Université de Genève.

Auteur: 
Maria-Alice Médioni et le Secteur Langues du GFEN
Date: 
Mardi, 22 Août, 2017