In MEDIONI M.-A. (2005). L'art et la littérature en classe d'espagnol. Lyon : Chronique sociale (pp. 154-159)
Lorsqu'un enseignant d'espagnol apprend qu'il y a une exposition sur Tàpies tout près de chez lui , il y court. Peut-être l'envie d'y emmener ses élèves va-t-elle le démanger mais il risque immédiatement d'être saisi d'une certaine appréhension devant la difficulté de la tâche : il s'agit d'art abstrait, langue étrangère s'il en est pour la grande majorité des jeunes. L'approche n'est pas facile, l'adhésion immédiate plus qu'improbable.
Il faut trouver une situation qui permettent aux élèves de découvrir un autre univers plastique où les supports, les matériaux et le langage utilisés sont très différents de ceux auxquels il est davantage habitué. Tàpies en effet utilise des supports et des matériaux insolites, peu "nobles", de récupération, et produit une œuvre qui tient davantage de la trace que de la figuration. Les élèves vont devoir apprendre que l'on peut produire plastiquement avec ce type de matériaux et que ce que montre Tàpies a du sens.
Le point de départ choisi est un atelier de Jean Coste et Antoinette Batistelli, "Produire pour aller au Musée : atelier Antoni Tàpies" — parfaitement adaptable pour des adolescents et en langue étrangère — qui propose de travailler "la trace, la fabrication d'outils, le matériau naturel". L'objectif de l'enseignant de langue c'est de faire produire avant tout en langue, de là les modifications et ajouts apportés à l'atelier.
Il a été inventé pour des élèves de lycée mais pourrait tout à fait être adapté pour le collège.