In MEDIONI M.-A. (2011). Enseigner la grammaire et le vocabulaire en langues. Lyon : Chronique sociale (pp. 62-70)
Une idée fausse qui a la vie dure : l'espagnol s'écrit comme il se prononce ! Certes, l'espagnol offre une "régularité" que le français ou l'anglais sont loin d'offrir à un apprenant de L2… Pour autant, l'orthographe espagnole ne repose pas, comme on l'aimerait, sur un principe de relation biunivoque : une lettre ==> un phonème ; un phonème ==> une lettre. Pour ne prendre que deux exemples : la consonne interdentale /θ/ peut se transcrire "c" ou "z" selon qu'elle est suivie des voyelles "e" et "i" ou "o", "a" et "u" ; la transcription graphique du phonème /β/ peut être "b" — barba [barbe], bacalao [morue], bien [bien] — ou "v" — vaca [vache], volar [voler], vida [vie]. Sans parler du h muet, aussi bien en début de mot — harina [farine], hijo [fils], humo [fumée] — qu'en position intervocalique, comme dans ahora [maintenant]. Ce sont des difficultés orthographiques auxquelles se heurtent également les natifs, si l'on en croit les titres alarmistes de la presse du monde hispanique à propos du niveau des élèves, mais aussi les demandes de "simplification" de l'orthographe dont le porteur le plus insigne est Gabriel García Márquez .