Javier Pérez, Máscaras (visite d'exposition)

In MEDIONI M.-A. (2005). L'art et la littérature en classe d'espagnol. Lyon : Chronique sociale (pp. 160-166)

Les enseignants se trouvent souvent démunis quant à la façon de s'y prendre pour faire rencontrer un peintre contemporain à leurs élèves. Il est difficile de se tenir totalement au courant de la production artistique du pays dont il enseigne la langue et lorsque le hasard lui fait découvrir un nouvel artiste, il peut ne pas avoir toutes les clés pour, immédiatement, comprendre et apprécier. Il y a donc un travail préliminaire que l'enseignant doit effectuer pour lui-même, pour s'expliquer l'œuvre, voir ce qui pose problème et construire un dispositif qui va faciliter l'appréhension de cette œuvre par des élèves, nécessairement moins outillés que lui.

L'atelier qui suit a été proposé en formation à des enseignants d'espagnol dans la perspective qui vient d'être énoncée. Ils se sont trouvés à la fois en situation de découvrir un peintre qu'ils ne connaissaient pas et de réfléchir à ce que peut être une situation d'apprentissage à construire pour les élèves, dans un cas précis.

Javier Pérez est un jeune plasticien contemporain dont l'œuvre est importante et variée : dessins, aquarelles, photos, vidéos, sculptures en céramique ou en verre, objets aux matériaux insolites — Hábito, par exemple est une tunique constituée de cocons et de vers à soie vivants dont l'artiste s'est revêtu lors d'une performance —. L'exposition à visiter se concentre autour du masque : masques qui révèlent davantage qu'ils ne cachent, masques-peaux, masques-miroirs, dessinés, peints, fabriqués et filmés. L'exposition comporte en effet également une vidéo où l'on voit l'artiste déambuler dans les rues du Prague, la nuit, affublé d'un masque-miroir qui reflète les murs de la ville. On entend une bande-son où domine le bruit de son souffle derrière le masque et des bruits étranges, étrangement mixés. Insolite et inquiétante, cette exposition nécessite un travail préliminaire à réaliser avec les élèves.

Auteurs: 
Maria-Alice Médioni et Sandrine Correia