Si on entend par populaire le fait d'être propre au peuple ou émanant du peuple, l'Education Nouvelle n'est pas populaire, au sens strict du terme. De Bachelard à Wallon, en passant par Rousseau, nos amonts —intellectuels et pédagogues — ne sont guère représentatifs d'une culture populaire.
Populaire c'est aussi ce qui s'adresse au peuple, au public le plus nombreux. C'est bien là le souhait de l'Education Nouvelle et bien des pédagogies se sont adressés aux membres les plus démunis de la population.
L'Education Nouvelle n'est pas non plus très populaire en ce qui concerne son audience : elle n'a pas encore la faveur de tout un peuple. Nous sommes bien conscients des obstacles qui lui sont faits pour qu'elle devienne aussi populaire qu'elle le souhaiterait mais nous devons nous interroger sur un certain nombre de pratiques, d'écriture, entre autres, qui nous rendent un peu abscons pour le reste de la population. On nous fait bien souvent le reproche de parler et d'agir en interne.
Enfin et surtout, populaire s'oppose à savant, au lieu de s'articuler à lui, dans un va-et-vient d'emprunts et de résistances, d'héritages et d'avancées qui font la culture. C'est sur ce dernier point que je voudrais apporter quelques exemples et réflexions à partir de pratiques populaires qui ont motivé et soutiennent mon action dans l'Education Nouvelle.