In GFEN (2001). Repères pour une Education nouvelle. Enseigner et se former. Lyon : Chronique sociale (pp. 132-135)
"Il (elle) se prend pour Zorro !" Voilà, la petite phrase est lâchée, celle qu’on réserve à certains enseignants, jeunes pour la plupart, ceux qu’on voit arriver tout feu tout flamme, souvent dans les zones dites difficiles, qui veulent « tout changer », qui posent trop de questions, qui n’acceptent pas la fatalité de l’échec, bref, les empêcheurs de tourner en rond. La petite phrase est ironique, elle se veut blessante, elle vise à décourager la personne concernée, à lui faire comprendre qu’elle est dans la mégalomanie et que la réalité est toute différente du mythe.
Le personnage fut créé par un romancier des Etats Unis, Johnston McCulley, en 1919. Ce cavalier vêtu de noir, chevauchant son fidèle Tornado, se battait aux côtés du petit peuple mexicain, et notamment des Indiens, contre la tyrannie héritée de la colonisation espagnole. L’histoire est savoureuse quand on sait que ces régions sous domination espagnole sont passées ensuite sous celle des Etats-Unis, le Texas d’abord, puis la Californie, le Nouveau Mexique et l’Arizona. Mais la mythologie populaire a retenu l’image du vengeur masqué, souvent portée au cinéma. Nous sommes nombreux à nous souvenir et à nous délecter encore parfois, au gré des rediffusions à la télévision, du célèbre feuilleton hollywoodien, Zorro. Enfants, il nous a tous fait rêver et chacun de nous s’est identifié à ce héros qui savait braver l’arbitraire, combattre l’ignorance et rétablir la justice. Nous avons tous chanté la chanson du générique chaque fois que ce redresseur de torts apparaissait à l’écran et nous promettait des moments d’émotion sans pareils.
Reprenons ici les paroles de cette célèbre chanson : …