Le voleur de bicylette, Vittorio de Sica

Voilà un film splendide qui peut laisser perplexe l’enseignant ou le formateur lorsqu’il s’agit pour lui de le proposer à ses apprenants.

Présenté par la critique comme le "deuxième film le plus important de l’histoire du cinéma", le plus beau selon Woody Allen , ce film de Vittorio de Sica sorti en 1948 , s’il constitue l’un des joyaux du néo-réalime italien, ne présente pas moins de sérieux obstacles pour un public non cinéphile aujourd’hui : utilisation du noir et blanc, plans séquence très longs, une intrigue très mince digne d’un fait divers — Antonio Ricci, un chômeur qui vient de trouver un travail de colleur d’affiches se fait voler son vélo et part à la recherche du voleur, dans les rues de Rome, en compagnie de son petit garçon, Bruno.

De plus, une lecture superficielle du film peut laisser au spectateur une impression de désespoir et de fatalisme : les pauvres n’ont aucun moyen de s’en sortir, à moins de devenir voleurs à leur tour, comme le laisse penser le pluriel du titre original en italien : Ladri di biciclette, littéralement "Les voleurs de bicyclettes".

Pourtant, si l’on y prête davantage attention, on s’aperçoit que Vittorio de Sica sème, tout au long dans cette histoire terriblement proche, hélas, de notre actualité aujourd’hui, des indices qui permettent de lire son œuvre autrement et d’y relever des notes d’espoir et des pistes plus constructives.

Auteurs: 
Maria-Alice Médioni
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