Version longue de l'article publié sous le titre "La langue, vivante" dans la revue Cahiers pédagogiques des CRAP.
Pourquoi s'embarrasser à imaginer des situations complexes quand on aimerait tant qu'ils sachent déjà… leurs verbes, leurs règles, un minimum de vocabulaire, etc. ? Cette question récurrente chez un certain nombre de collègues, suivie d'une énumération de connaissances parcellaires ou simplement déclaratives, témoigne avant tout d'un désarroi certain face à la difficulté d'enseigner, surtout quand ils n'ont pas pu avoir accès à une formation digne de ce nom, susceptible de leur permettre de se poser d'autres questions et dans d'autres termes.
Si la nécessité de mettre en place des situations complexes commence à s'imposer c'est sans doute parce que les attentes et les besoins actuels pour faire face aux problèmes soulevés par le monde qui est le nôtre nécessitent des réponses complexes… qui ne peuvent se construire dans des situations simples. Pour autant, encore faut-il s'entendre sur ce qui fait la complexité d'une situation et pouvoir ouvrir quelques pistes pour éviter de clamer dans le désert.
Je tenterai donc d'une part de rappeler brièvement ce qu'est une situation complexe et de préciser ce qu'elle n'est pas, et d'autre part, de proposer quelques exemples de situations complexes dans le champ de l'enseignement des langues qui est le mien.