In MEDIONI M.-A. (2011). Enseigner la grammaire et le vocabulaire en langues. Lyon : Chronique sociale (pp. 119-130)
Dans l’histoire de la DLE, et des différentes tentatives de sélection du vocabulaire à apprendre et à enseigner , l’introduction des expressions idiomatiques n’est apparue qu’avec ce que Paul Bogaards baptise "Le temps des semailles", c’est-à-dire la période 1920-1940. On s’est en effet rendu compte à cette époque que l’on ne pouvait pas en rester aux seuls mots isolés et qu’il fallait inclure dans les listes des locutions, sans pour autant se mettre d’accord sur le concept d’expression idiomatique : locutions propres à une langue, verbes à particule en anglais, par exemple, conjonctions composées ? Ces expressions forment des blocs lexicalisés qui facilitent la mémorisation et, de ce fait, il est, dans les recommandations institutionnelles, conseillé de les
"faire utiliser par les élèves dans leur forme figée [car ils] permettent de répondre à des besoins langagiers de début d’apprentissage, ils servent à poser des jalons pour l’acquisition future de connaissances grammaticales sans pour autant faire l’objet d’une explication qui serait prématurée à ce niveau"
Cette mise en situation qui peut être proposée dès le niveau B1, nécessite une installation un peu complexe lors de la première phase, dans la mesure où les élèves vont travailler sur des canaux différents : canal sonore — fichiers-son sur ordinateur ou baladeurs, avec casques — ; canal visuel — fichier vidéo sur ordinateur et texte —. Cela nécessite de prévoir des casques et des "coins" où se réunissent les différents groupes pour travailler dans un premier temps séparément.