La guerrilla (Fernando Botero)

In MEDIONI M.-A. (2005). L'art et la littérature en classe d'espagnol. Lyon : Chronique sociale (pp. 120-127)

Fernando Botero est à la mode. C'est aussi un peintre très controversé : ses personnages, tout ronds sont tendres et pleins de sensualité pour les uns ; enflés, sans expressivité, pour les autres ; ses tableaux racontent des histoires locales que tout le monde peut comprendre, c'est le peintre de l'Amérique Latine, il est très "colombien", disent les uns ; sa peinture est froide, impersonnelle, académique, sa notoriété n'est due qu'aux narcotrafiquants qui ont blanchi leur argent dans l'achat de ses œuvres et leur ont permis d'atteindre ainsi des prix astronomiques, dénoncent les autres.

Les manuels d'espagnol ont participé à la célébrité de ce peintre, puisque les reproductions de ses œuvres sont parmi les plus représentées, proportionnellement, en tout cas en ce qui concerne le domaine latino-américain. Difficile d'y échapper, dans ces conditions.

L'atelier qui suit est une proposition de travail suite à une demande de stagiaires lors d'une formation d'enseignants d'espagnol : les élèves aiment bien Botero mais quand on y travaille, on se rend compte qu'on épuise vite le sujet. Que pourrait-on faire d'intéressant, par exemple, avec des élèves de collège, à propos de La guerrilla de 1988 ?

Ce qui frappe dans ce tableau c'est :
• le décalage entre le titre et la représentation : les personnages n'ont guère l'air de guerrilleros — on pourrait les prendre pour des chasseurs, à cause de leurs fusils, ou des contrebandiers — et la scène évoque, au premier coup d'œil, davantage un moment de détente, de sieste, qu'un moment de combat. Pourtant, on voit quelques personnages qui font penser à des guetteurs. On pourrait presque remplacer les armes par d'autres objets.
• les couleurs, qui n'évoquent pas forcément une réalité latino-américaine.
D'autre part, il faudra aborder les questions esthétiques, le "style Botero" et la notion de guerrilla, à laquelle les élèves, surtout en collège, ne sont pas vraiment familiarisés.

Cet atelier est donc pensé pour des élèves de collège mais on peut tout à fait le travailler avec des élèves plus âgés, des adultes en formation. Le niveau d'exigence ne sera pas le même.

Auteurs: 
Maria-Alice Médioni
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