Victime, comme d’autres « entrées » répertoriées en Didactique des langues1, du mouvement de balancier décrit par Puren (1994 : 40), la grammaire est de retour dans la classe aujourd’hui, et ce, d’autant plus fort que ce retour répond aux at- tentes communes des élèves, parents et enseignants. Mais si l’étude de la grammaire procure, le plus souvent, un sentiment de sécurité, on sait qu’elle entretient également, l’illusion que l’on est, grâce à cela, outillé solidement pour parler une langue. D’autant que la grammaire « revient » souvent sous sa forme la plus expositive — règles à mémoriser et à appliquer —, même si les textes officiels plaident pour une grammaire du sens, inscrite dans des situations de communication et pour des activités de réflexion à proposer aux apprenants.
Cet article se centrera sur le travail d’observation et de conceptualisation que l’on peut proposer en classe de langue et les conditions qui permettent de « donner à voir une autre façon de proposer à nos élèves et à nos étudiants un regard nouveau sur le fonctionnement de la langue qu'ils sont en train d'apprendre, d'ouvrir pour les professionnels des perspectives pour l'enseignement » (Médioni, 2011 : 17).