In MEDIONI M.-A. (2011). Enseigner la grammaire et le vocabulaire en langues. Lyon : Chronique sociale (pp. 155-164)
Les tableaux de conjugaison inondent les manuels de LE. Il y en a dès les premières unités — les trois premières personnes du présent de l'indicatif des verbes servant à se présenter, le plus souvent — et surtout dans l'appendice grammatical, à la fin du volume. Malgré cela, les élèves débutants réclament assez vite une révision des conjugaisons en cours. Cela pose au moins deux problèmes : 1. comment réviser ce que l'on n'a pas encore eu l'occasion d'employer suffisamment ? 2. comment mener une activité de révision collective alors même que les difficultés ne se situent pas forcément au même endroit pour chacun ?
La même demande se renouvelle tous les ans, même pour des élèves de niveau B1 ou B2, dans le secondaire, comme à l'université. Au collège, les élèves sont censés avoir "vu" tous les temps. Ce qui ne veut pas dire qu'à leur arrivée au lycée, ils sachent forcément les reconnaître tous ou, loin s'en faut, en maîtriser les emplois. Le fait de les avoir "vus" n'implique pas qu'ils les aient pratiqués ou même rencontrés autre part que dans un tableau de conjugaison. La demande exprimée révèle en tout cas que la fréquentation de ces temps n'a pas permis la familiarisation et la compréhension nécessaires pour pouvoir disposer d'une autonomie suffisante au moment de parler ou d'écrire.
Le travail de révision est généralement donné à faire à la maison car l’on considère le plus souvent que les révisions sont une entreprise personnelle et que le temps collectif du cours doit être consacré à d'autres activités . Mais tous les enseignants savent que peu d’élèves font "sérieusement" ces révisions à la maison, certainement d'ailleurs parce qu'ils ne savent pas les faire tout seul.