In GFEN (1999). Réussir en langues. Un savoir à construire. Lyon : Chronique sociale (pp. 231-234)
Nous vivons tous à l'heure de la vidéo mais le fait d'aller voir un film dans une salle de cinéma reste un évènement important pour nos élèves et redonne au 7ème art tout sa dimension. Il est nécessaire également de saisir toutes les occasions qui se présentent pour offrir à nos élèves la possibilité de voir un film qu'ils n'auraient sans doute pas vu sans nous. En outre, il y a des possibilités de travail fort intéressantes avec un bon nombre de salles où les responsables sont prêts à coopérer avec les enseignants pour faire aimer le cinéma.
La "sortie au cinéma", contrairement parfois à la visite d'exposition, est vécue comme un moment de loisir par les élèves. Ils vont d'ordinaire, en consommateurs, voir les films vantés par la publicité, les films "d'action", "où il se passe quelque chose". Quand on les interroge d'ailleurs sur ce que signifie pour eux "film d'action", ils avouent très vite qu'il s'agit de films violents : nous sommes tous abreuvés de ce type d'images qui, mêlées à celles du sexe et de la drogue, finissent par exercer sur bon nombre d'entre nous une fascination certaine.
Dans ces conditions, voir un film d'un tout autre genre, en VO, sous-titré, où, à leurs yeux, "il n'y a pas d'action", est une véritable rupture pour eux. Leur proposer un travail de lecture et d'analyse, comme sur tout autre documents, est un véritable défi pour nous. Car il s'agit de développer chez eux un regard actif et critique, sans pour autant les priver du plaisir et de la fascination réelle que procure les septième art.